Les piétons devraient pourtant pouvoir y être en sécurité                  

Une nouvelle étude de l'institut Vias s'est penchée sur les accidents impliquant des piétons. Pour la première fois, les "quasi-accidents" ont également été pris en compte. Il en ressort que dans la moitié des incidents, le piéton n'était pas en train de traverser la chaussée, mais se trouvait simplement sur le trottoir ou longeait la rue par exemple. La distraction joue par ailleurs un rôle important dans les incidents impliquant des piétons, tant du côté des conducteurs que des piétons. Autre élément plus étonnant: 1 accident ou quasi-accident sur 5 entre un piéton et un cycliste a lieu dans... un piétonnier.

L'objectif de l'étude menée par l'institut Vias est d'identifier les causes des (quasi-)accidents impliquant des piétons. Pour ce faire, 515 témoignages de piétons et conducteurs ayant été impliqués dans un incident au cours de l'année écoulée ont été rassemblés. Au total, ces témoignages portaient sur 777 incidents dans lesquels ils avaient été impliqués. Les résultats de cette étude sont publiés à l'occasion d'un symposium scientifique organisé aujourd'hui par l'institut Vias à l'UZ Brussel. Des dizaines d'experts seront présents pour envisager l'avenir de la sécurité routière.

Les piétons mis en danger par les deux-roues... dans les piétonniers

Bien que la plupart des incidents se produisent en chaussée (en ou hors carrefour), 1 incident sur 5 entre un piéton et un cycliste a eu lieu dans un piétonnier. Pour les incidents avec un utilisateur de trottinette électrique, c'est même 2 sur 5. Les cyclistes y sont autorisés si un panneau additionnel le permet, ce qui est le cas dans de nombreuses zones piétonnes. Dans ces zones, le trafic motorisé est souvent restreint voire interdit et les véhicules doivent rouler à l’allure du pas.

Près de la moitié des accidents ne se produisent pas lors de la traversée

Plus de 9 piétons sur 10 (91 %) étaient en mouvement au moment de l'incident. Cela signifie aussi qu'un piéton sur dix était immobile (principalement sur le trottoir) au moment où il a été heurté ou gêné par un conducteur. 

Dans 47 % des incidents, le piéton n'était pas en train de traverser. Cela signifie que dans près de la moitié des cas, le piéton a été impliqué dans un incident alors qu'il marchait le long de la voie publique (sur une piste cyclable ou un trottoir) ou se trouvait dans une zone piétonne. 

Agressivité et inattention

Dans 38 % des incidents, une conduite agressive de la part du conducteur est signalée comme l'une des causes du conflit. La vitesse excessive en est souvent en cause.

La distraction causée par les smartphones est également un facteur déterminant dans les incidents, tant chez les conducteurs que chez les piétons.

Dans 9 % de tous les incidents, la distraction est due au smartphone, mais au total, une forme d'inattention joue un rôle dans 29 % des incidents. Cette inattention va donc au-delà du simple smartphone. Elle concerne également les conducteurs qui ne se concentrent pas sur la route ou les piétons qui sont distraits parce qu'ils discutent avec d'autres piétons.

Le non-respect des règles de priorité est également signalé dans 19 % des incidents. Cela peut s'expliquer par une connaissance insuffisante des règles, mais aussi par une application incorrecte de celles-ci.

Conclusion

L'étude montre que l'inattention des usagers et la distraction causée par le GSM et la conduite agressive sont des facteurs importants dans les incidents impliquant des piétons. Le non-respect des règles de priorité est également souvent signalé.

Un meilleur respect des limitations de vitesse et, dans certains cas, une adaptation de la vitesse aux circonstances par tous les conducteurs (motorisés ou non) constituent un moyen important d'améliorer la sécurité. Il en va de même pour le respect des règles de priorité aux passages pour piétons. Tous les usagers de la route doivent concentrer leur attention sur la circulation lorsqu'ils se trouvent sur la voie publique.

Enfin, l’étude souligne l’importance d'accorder une attention particulière à la cohabitation entre les différents modes de transport dans l’aménagement des espaces publics, notamment les zones piétonnes où la présence des trottinettes et des vélos peut poser problème.

Les piétons en quelques chiffres

- officiellement, 4057 piétons ont été victimes d'un accident corporel en 2024 (-15% par rapport à 2015);

- les Belges parcourent en moyenne 21 millions de km à pied chaque jour;

- les jeunes de moins de 17 ans et les seniors de plus de 65 ans représentent respectivement 24 % et 17 % des piétons impliqués dans un accident;

- 82% des accidents corporels avec un piéton ont lieu en agglomération mais "seulement" 66% des accidents mortels;

- la gravité des accidents est près de 4 fois plus élevée la nuit que le jour.

Personne de contact:

Benoit GODART, porte-parole de l'Institut Vias: 0476/24.67.20

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