Tous les 3 ans, l’institut Vias mesure le comportement des Belges en matière d’alcool au volant
D’après la toute nouvelle étude de l’institut Vias, en moyenne 1,4% des conducteurs circulent en Belgique avec une alcoolémie supérieure à la limite légale autorisée. Mais ce nombre est 5 fois plus élevé les nuits du week-end. Il est aussi nettement plus important en Wallonie qu’en Flandre (2% contre 0,8%). Autre constat : les conducteurs prennent plus de risques quand ils font de courts trajets. Ainsi, 2,3% des conducteurs ayant un trajet de moins d’un quart d’heure sont positifs contre seulement 1,3% lorsque le trajet dure entre 30’ et une heure.
Depuis 2003, l’institut Vias mesure le comportement des Belges en matière d’alcool au volant. Pour avoir une idée objective et représentative, les conducteurs sont aléatoirement soumis à des contrôles alcool par la police à tout moment de la journée et de la semaine. Au total, plus de 8300 conducteurs ont été contrôlés pour cette édition.
1 conducteur sur 70 au-dessus de la limite légale autorisée
En moyenne, tous types de routes et toutes périodes de la semaine confondus, 1,4% des automobilistes conduisent sous l'influence de l'alcool, soit un conducteur sur 70 environ. Ce chiffre est en légère baisse par rapport aux deux dernières éditions (1,6% en 2018, 1,6% en 2021). 0,6% des conducteurs ont une alcoolémie comprise entre 0,5 et 0,8‰ ; 0,8% des conducteurs ont une alcoolémie ≥ 0,8‰. L’automobiliste dont le taux était le plus élevé avait 2,76 g d’alcool dans le sang.
2,5 fois plus de conducteurs alcoolisés en Wallonie
En moyenne, 2% des conducteurs sont au-dessus de la limite autorisée en Wallonie contre 0,8% en Flandre et 2,4% à Bruxelles[1]. Le pourcentage de conducteurs positifs est donc 2,5 fois plus élevé en Wallonie qu’en Flandre. Ce pourcentage est par ailleurs en hausse ces dernières années en Wallonie (1,4% en 2018 ; 1,9% en 2021). En revanche, il baisse en Flandre (1,7% en 2018 ; 1,4% en 2021). Le taux d’alcool moyen est par ailleurs plus élevé en Wallonie (1,13‰) qu’en Flandre (0,94‰).
1 conducteur sur 14 positif les nuits de week-end
Le pourcentage de conducteurs sous l’influence de l’alcool dépend fortement du moment de la semaine. Les jours de semaine, 0,6% des conducteurs sont positifs et les jours de week-end, 1,3%. Ces pourcentages sont nettement plus élevés la nuit. Ainsi, 3,9% des conducteurs sont positifs les nuits de semaine et… 7,2% les nuits de week-end. Le taux d’alcool moyen des conducteurs est le plus élevé les nuits de week-end : 1,29‰ !
Même si le pourcentage de conducteurs positifs est faible en journée, le nombre élevé de véhicules sur la route à ce moment-là fait que le risque de croiser des conducteurs sous l’emprise de l’alcool est bien présent. Il est donc important de mener des actions de contrôles aussi pendant la journée.
Plus le trajet est court, plus les conducteurs boivent
Les conducteurs arrêtés lors de cette mesure de comportement ont également été invités à estimer la durée approximative du trajet s'ils n'avaient pas été arrêtés par la police. Il existe un lien évident entre la durée estimée du trajet et la conduite sous l'influence de l'alcool : plus le trajet est long, plus le pourcentage de conducteurs positifs diminue. Ce pourcentage est de 2,3% pour les trajets de moins d’un quart d'heure, de 1,7% pour les trajets entre 16 et 30 minutes, de 1,3% pour les trajets entre une demi-heure et une heure et de 0,2 % pour les trajets de plus d'une heure.
2 fois plus d’hommes positifs que de femmes
En moyenne, les hommes sont proportionnellement 2 fois plus nombreux que les femmes à conduire sous l’influence de l’alcool : 1,7% pour les hommes contre 0,9% pour les femmes. C’est dû notamment au fait qu’ils consomment généralement plus d'alcool que les femmes et qu’ils sont aussi plus laxistes en matière respect des règles. Les résultats belges les plus récents de l'enquête internationale ESRA montrent par exemple qu’un pourcentage plus élevé d'hommes (25%) que de femmes (13%) déclarent avoir conduit sous l'influence de l'alcool au cours des 30 derniers jours.
Les 40-54 ans les plus à risque
Le pourcentage de conducteurs positifs est le plus élevé auprès des 40-54 ans (1,8%) et le moins élevé pour les conducteurs plus jeunes (1,1% chez les 18-24 ans) et plus âgés (1% pour les 55-64 ans et 1,1% pour les plus de 65 ans)[2].
Pour Jean-Luc Crucke, ministre fédéral de la Mobilité : « Ces chiffres montrent qu'un changement de mentalité reste nécessaire. Même pour de courts trajets, la consommation d'alcool semble acceptable pour certains conducteurs, alors qu'elle met en réalité des vies en danger. Conduire et boire ne font jamais bon ménage, même sur de courtes distances. C'est pourquoi la sensibilisation et les contrôles restent essentiels. Chaque trajet doit être sûr, tant pour le conducteur que pour tous les autres usagers de la route. »
Conclusion
Le pourcentage moyen de conducteurs sous l’influence de l’alcool est en légère baisse, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Mais cette diminution est surtout perceptible en Flandre, pas en Wallonie. Le pourcentage de conducteurs positifs reste par ailleurs élevé la nuit et, en particulier, les nuits de week-end : 1 conducteur sur 14 a alors consommé trop d’alcool. Cette étude montre aussi que les conducteurs ont tendance à boire davantage lorsqu’ils ne doivent faire qu’un court trajet, croyant à tort qu’ils n’ont aucun risque d’avoir un accident ou de se faire contrôler. Dans 3 mois, BOB fêtera ses 30 ans. Ce sera l’occasion de rappeler une nouvelle fois que, même pour de courts trajets, boire et conduire ne vont pas ensemble.
[1] Les résultats bruxellois doivent toutefois être pris avec précaution. En effet, en raison de l'échantillon de conducteurs limité, la marge d’erreur à Bruxelles est plus grande.
[2] Il faut toutefois prendre ces résultats avec précaution, étant donné que la marge d'erreur pour le groupe le plus jeune est plus importante compte tenu de la taille plus petite de l'échantillon.
