Mais l’an dernier, on en a quand même recensé 12 par jour en moyenne !
Le nombre d’accidents corporels avec un délit de fuite a diminué de 5% l’an dernier, soit 4596 accidents au lieu de 4820. C’est la 1re fois que ce nombre baisse depuis 2018, ce dont on peut se réjouir. Mais le phénomène reste préoccupant : environ 1 accident avec tué ou blessé sur 8 s’accompagne d’un délit de fuite. La bonne nouvelle est que 86% des auteurs ont pu être identifiés, grâce entre autres à la multiplication des caméras.
1 accident avec délit de fuite toutes les 2 heures
L’an dernier, près de 4600 accidents avec tués ou blessés ont eu lieu avec la circonstance aggravante qu’un délit de fuite a été commis, soit pratiquement 1 accident toutes les 2 heures ! C’est une baisse de 5% par rapport à l’an dernier et c’est aussi la première fois que ce chiffre diminue depuis 2018. Il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, environ 1 accident avec tué ou blessé sur 8 s’accompagne encore d’un délit de fuite. En 2024, 21 personnes ont été tuées dans un tel accident.
Le phénomène est particulièrement préoccupant à Bruxelles où le pourcentage d’accidents avec délit de fuite atteint 19% (contre 13% en Flandre et 10% en Wallonie).
Accidents corporels avec délit de fuite
|
Année |
Accidents corporels |
Tués |
Blessés graves |
Blessés légers |
Total victimes |
% accidents avec délit de fuite |
|
2015 |
4284 |
28 |
218 |
4526 |
4772 |
10,6% |
|
2016 |
4467 |
26 |
228 |
4735 |
4989 |
11,1% |
|
2017 |
4199 |
17 |
212 |
4455 |
4684 |
11,0% |
|
2018 |
4436 |
16 |
202 |
4692 |
4910 |
11,5% |
|
2019 |
4458 |
24 |
215 |
4717 |
4956 |
11,8% |
|
2020 |
3614 |
17 |
192 |
3739 |
3948 |
11,9% |
|
2021 |
4232 |
19 |
176 |
4468 |
4663 |
12,2% |
|
2022 |
4786 |
33 |
250 |
5033 |
5316 |
12,7% |
|
2023 |
4820 |
19 |
205 |
5079 |
5303 |
13,1% |
|
2024 |
4596 |
21 |
181 |
4840 |
5042 |
12,8% |
|
Moyenne 2015-2024 |
4389 |
22 |
208 |
4628 |
4858 |
11,9% |
|
Évolution 2015-2024 |
+ 7% |
- 25% |
- 17% |
+ 7% |
+ 6% |
+ 20% |
Les principales victimes des délits de fuite sont, dans l’ordre, les piétons (23%), les conducteurs de trottinette électrique (16%) et les cyclistes (15%).
Seulement 14% des fuyards restent introuvables
Dans la grande majorité des cas (86%), les auteurs des accidents avec délit de fuite ont pu être identifiés. Ce nombre augmente d’année en année, vraisemblablement grâce à la multiplication des caméras, tant dans la sphère publique que dans la sphère privée.
5 catégories de « fuyards »
Les auteurs de délit de fuite peuvent être répartis en 5 catégories principales:
- les fuyards incertains (31%) qui minimisent la gravité de l'accident. Généralement, ils nient même avoir agi illégalement en ne s'arrêtant pas. Parfois, ils admettent être responsables de l’accident mais ne savent même pas qu’ils auraient dû le signaler.
- les fuyards rationnels (19%) qui fuient délibérément pour échapper aux coûts ou aux conséquences de l'accident. Les circonstances aggravantes, notamment conduire sans assurance ou sans papiers, sont souvent présentes dans ce groupe.
- les fuyards paniqués (13%) qui sont le moins apte à gérer les émotions et le choc liés à l’accident et qui prennent la fuite par panique.
- les fuyards sous l’influence de l’alcool ou de drogues (13%). Ils n’étaient plus capables de faire un choix rationnel immédiatement après l’accident.
- les fuyards intimidés (8%) qui se sont d'abord arrêtés après l'accident, mais qui ont dû faire face à l'agressivité d'autres conducteurs ou de témoins, et ont donc décidé de fuir.
Notons que seuls 28% des auteurs d’un délit de fuite sont soumis à un contrôle alcool. Il est donc fort probable que les fuyards ayant trop bu sont plus nombreux encore.
Quelles sanctions ?
L’auteur d’un délit de fuite risque une amende pénale de 1600 € à 16.000 €, d’une peine d’emprisonnement de 15 jours à 6 mois (qui peut aller jusqu’à 4 ans en cas de décès), d’une interdiction de conduire de 8 jours à 5 ans (voire à vie en cas de récidive ou de circonstances aggravantes), d’une obligation de repasser les examens (théorique, pratique, médical, psychologique).
En outre, un délit de fuite est inscrit au casier judiciaire, ce qui peut avoir un impact professionnel ou personnel (ex : travail nécessitant un casier vierge).
Bref, prendre la fuite n’est jamais la bonne solution.
Personne de contact :
Benoit Godart, porte-parole institut Vias : 0476/24.67.20.
