Les enfants sont de fins observateurs du comportement de leurs parents

Une nouvelle étude de l'institut Vias s'est penchée sur la manière dont les jeunes de 5e et 6e primaire perçoivent la sécurité routière[1]. Le rôle des parents n'est pas à sous-estimer à cet égard puisque ce sont souvent eux qui décident du moyen de transport à utiliser pour se rendre à l’école. Le sentiment d'insécurité des écoliers est également influencé par les comportements inappropriés qu'ils observent tant chez les autres usagers de la route que chez leurs parents. Il s'agit notamment de l'usage du GSM au volant. Les enfants ne comprennent pas comment il est possible de conduire et de regarder son téléphone en même temps.

Dès demain, des centaines de milliers d'enfants reprendront le chemin de l'école. Pour en savoir plus sur la façon dont les jeunes appréhendent la circulation routière, l'institut Vias a organisé une vingtaine de discussions de groupe structurées avec des élèves de 5e et 6e primaire, réparties dans huit écoles à travers le pays.

Les parents choisissent le moyen de transport

Il ressort notamment de ces entretiens que les enfants sont souvent transportés en voiture, tant pour aller à l'école que pour leurs activités extrascolaires. Les parents choisissent le moyen de transport pour des raisons pratiques ou par crainte que leur enfant ou d’autres usagers ne respectent pas le code de la route. L'absence de pistes cyclables ou de trottoirs joue aussi un rôle. Souvent, l'enfant n'a que peu ou pas d'influence sur ce choix du mode de transport. Si les enfants étaient totalement libres de choisir leur moyen de transport, la voiture ne serait pas nécessairement leur premier choix.

Le vélo est particulièrement prisé par les enfants : il est souvent associé à un sentiment positif car il permet « d’avoir les cheveux dans le vent », « de passer un moment seul » ou encore « de se vider l’esprit».

Lors de courts trajets, la ceinture est parfois considérée comme « optionnelle »

Les enfants participant à l'étude ont évalué divers comportements dans la circulation destinés à les protéger. Par exemple, ils ont indiqué qu’il leur arrivait de ne pas boucler leur ceinture, en particulier lors de courts trajets. Outre la gêne qu'elle procure, les enfants estiment également qu’elle n'est pas utile, ce qui est évidemment incorrect. Une étude de l’institut Vias a montré qu’un passager arrière qui ne porte pas sa ceinture de sécurité court 50% de risques en plus d’être grièvement ou mortellement blessé dans un accident.

L’utilité d’un casque vélo est remise en question par certaines enfants en raison de la gêne, du côté ringard ou du fait qu’ils sont convaincus de son inutilité. Pourtant, plus de la moitié des jeunes cyclistes grièvement blessés (par exemple à la suite d'une chute) sont touchés à la tête. Or un casque réduit de 60 % le risque de lésion grave à la tête. L'institut Vias est donc favorable à l'obligation de porter le casque pour les enfants en dessous de 14 ans. 12 européens ont déjà instauré une telle obligation.

Les enfants sont de fins observateurs

Les enfants identifient trois comportements potentiellement dangereux: la vitesse, l'alcool et la distraction au volant.

« Ils roulent trop vite dans la rue de l’école  »

Les enfants considèrent la vitesse comme un facteur contribuant au sentiment d'insécurité et aux accidents potentiels. Ils ressentent ce sentiment d'insécurité principalement à pied ou à vélo. Les enfants se montrent également relativement critiques à l'égard de leurs parents: « Je suis presque sûr à 100% que tous nos parents ici à l'école ont déjà roulé trop vite ».

« Mon papa boit des bières »

L'alcool au volant est unanimement décrit comme un comportement dangereux entraînant des accidents, parfois très graves car les conducteurs ayant bu conduisent « bizarrement », « de travers » ou comme des « foufous ». De plus, lorsque les enfants sont témoins de parents ou d'adultes en état d'ébriété, ils constatent que leur comportement change. Ce comportement à risque a été constaté par des enfants qui accompagnaient leurs parents ou des membres de leur famille lors de sorties, par exemple. Il est à souligner que la tolérance à l'égard de la consommation d'alcool a été exprimée plus souvent par les garçons que par les filles au cours des entretiens. Lorsque les enfants parlent de leurs expériences familiales en matière d'alcool au volant, c’est souvent le papa qui est au centre des discussions.

« Parfois elle téléphone et parfois elle envoie des SMS au volant »

L'usage du téléphone est apparu comme la principale source de distraction des automobilistes, y compris de leurs parents. Lorsqu'un automobiliste est au téléphone, il ne respecte pas les règles, ne s'arrête pas à temps, ne voit pas les enfants qui veulent traverser, roule au milieu de la chaussée. Ce comportement est souvent rapporté par les enfants, les parents étant souvent les premiers à l'adopter.

Outre la distraction au volant, les enfants sont également pleinement conscients de l'importance de ne pas être distraits et de faire attention à la circulation en tant que piétons ou cyclistes. Utiliser son téléphone et écouter de la musique avec des oreillettes sont les principales sources de distraction évoquées par les enfants. Les risques associés à ce comportement sont de « ne pas entendre les bruits environnants » ou « de ne pas voir ce qui se passe autour d'eux ».

5 règles en or pour la rentrée des classes

1.    1) Les parents (mais aussi tous les adultes) jouent un rôle clé dans la façon dont les enfants perçoivent la sécurité routière. En tant qu'adulte, donnez donc toujours le bon exemple en respectant le code de la route à tout moment et en tout lieu.

2.    2) Veillez à ce que votre enfant parte à l'heure pour l'école afin qu'il n'ait pas à se presser.

3) Entraînez-vous déjà à parcourir le chemin de l'école et indiquez à votre enfant les situations dangereuses possibles, telles que les voies d'accès et les situations de priorité.

4) Ne choisissez pas la voiture par commodité ou confort, mais impliquez votre enfant dans le choix du moyen de transport pour se rendre à l'école. Le vélo ou marche, c'est souvent plus agréable et cela permet à l’enfant d’apprendre à interagir avec les autres usagers.

5) Parlez à votre enfant de la sécurité routière et de ce que vous attendez de lui.

[1] Delannoy, S., Feys, M., Lambert, M., Vanhove, S. & Verwee, I. (2024). Les enfants et la sécurité routière : perceptions et comportements – Étude de cas auprès d'enfants de cinquième et sixième primaire, Bruxelles : Institut Vias

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