Une étude de Vias passe au crible la sécurité routière des 15-19 ans
Les jeunes âgés de 15 à 19 ans représentent 10% de toutes les victimes de la route dans notre pays. A cet âge-là, ils ne respectent pas toujours les règles de circulation et n’évaluent pas toujours correctement les risques. Ainsi, deux tiers d'entre eux envoient des messages avec leur smartphone lorsqu'ils roulent à vélo et quatre sur dix « oublient » parfois leur ceinture lorsqu'ils sont passagers arrière d'une voiture. Un jeune sur quatre indique également prendre plus de risques sous l'influence de ses camarades. C'est ce qui ressort d'une nouvelle étude de l'institut Vias.
Vias a étudié comment les 15-19 ans perçoivent la sécurité routière et quel comportement ils adoptent dans la circulation. Au total, près de 1500 jeunes de 24 écoles en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre ont été interrogés.
1 victime de la route sur 10 est âgée de 15 à 19 ans
L'année dernière, notre pays a dénombré 4609 victimes de la route (10 % de l'ensemble des victimes) âgées de 15 à 19 ans. Le nombre de victimes a diminué de 7% par rapport à 2015. En 2024, 65% des victimes âgées de 15 à 19 ans étaient des garçons, qui prennent plus de risques.
Les parents ne donnent pas toujours le bon exemple
Au cours du mois écoulé, 4 jeunes sur 10 ont été transportés dans la voiture de leurs parents. Or le comportement de ces derniers laisse parfois à désirer. Trois jeunes sur quatre (74 %) indiquent qu’il est arrivé à son papa ou sa maman de dépasser la limitation de vitesse. Et un parent sur deux (53 %) conduisait avec un téléphone portable à la main. Ce faisant, les jeunes reçoivent un message contre-productif et pensent que ce type de comportement est « normal ».
Pas de ceinture à l’arrière ? Pas grave pour la moitié des ados
Les jeunes évaluent les risques en fonction de leur expérience et de leurs connaissances. 8 jeunes sur 10 considèrent qu'il est « très risqué » de conduire sans ceinture de sécurité, mais seulement 46 % trouvent ce comportement risqué en tant que passager arrière. Pourtant, non ceinturé, celui-ci peut être projeté vers l’avant, se blesser et blesser les autres occupants du véhicule. Dans les faits, 17 % d'entre eux déclarent avoir déjà voyagé à l'avant sans boucler leur ceinture et près de 4 sur 10 (38 %) à l'arrière au cours du mois écoulé.
Accros au GSM
Les adolescents sont en outre très attachés à leur GSM. Près de 9 jeunes interrogés sur 10 marchent dans la rue en téléphonant, en envoyant des messages ou en consultant les réseaux sociaux sur leur GSM. Ce n'est évidemment pas interdit, mais cela les rend moins réactifs en cas de danger, surtout quand, par exemple, ils traversent la rue. L’interdiction totale de l’utilisation du GSM à l’école risque d’accroître encore ce phénomène, notamment à la sortie des cours.
Plus de la moitié des jeunes déclarent avoir déjà roulé à vélo en téléphonant avec leur portable à la main au cours du mois écoulé (53%). Deux tiers (65%) ont même envoyé ou lu un SMS ou consulté les réseaux sociaux en roulant. Ces comportements sont évidemment interdits.
28% indiquent également avoir roulé à vélo au cours des 30 derniers jours alors qu'ils avaient peut-être dépassé la limite légale d'alcoolémie.
Les utilisateurs de trottinettes électriques ne respectent pas toujours les règles non plus. Ainsi, 8 sur 10 (80%) admettent rouler sur le trottoir, 7 sur 10 (72%) ont roulé à deux sur une trottinette électrique au cours du mois dernier.
Forte influence des copains
Un jeune sur quatre (24 %) indique prendre plus de risques lorsqu'il est avec des copains que lorsqu'il est seul. De même, un jeune sur deux déclare traverser la rue sans prêter attention à la circulation lorsqu'il est accompagné.
Il leur a aussi été demandé ce qu'ils feraient s'ils voyaient leurs amis monter dans la voiture d'un conducteur qui devait les emmener à une fête, mais qui avait trop bu. Six jeunes sur dix ne monteraient pas dans la voiture. Trois sur dix monteraient, mais préféreraient ne pas le faire ; un sur dix monterait sans hésiter.
Conclusion
Le fait que les adolescents prennent plus de risques est propre à leur âge. Ils bénéficient d'une grande liberté de mouvement et se déplacent de plus en plus sans leurs parents. Sur le plan social, les copains prennent de plus en plus d'importance, ce qui les expose davantage à la pression de leurs pairs. En tant que parent, il est important de montrer l'exemple et de maintenir le dialogue avec l’ado. Avant la rentrée scolaire, conclure des accords clairs et lui expliquer les conséquences possibles d'un comportement à risque constituent une première étape importante pour les guider vers le comportement souhaité et une participation sûre à la circulation.
Xiu et Vias lancent un test spécialement destiné aux jeunes
XIU est une organisation bénévole qui œuvre pour améliorer la sécurité routière chez les jeunes. Dans le cadre de l’action « All for zero », elle lance, en collaboration avec l'institut Vias, un test en ligne qui permet aux jeunes âgés de 12 à 17 ans de mieux comprendre leur comportement à risque dans la circulation et les traits de personnalité susceptibles d'entraîner un risque accru. Le test se compose de 25 questions simples avec 3 ou 4 réponses possibles sur leur attitude dans la circulation et les comportements à risque. Après le test, les jeunes reçoivent un profil de risque personnalisé et des conseils ciblés pour adopter un comportement sûr.
Le test peut être utilisé comme outil de sensibilisation par les jeunes eux-mêmes ou dans le cadre d'un cours, les résultats pouvant être discutés avec un enseignant.
Faites le test sur : www.CestMoiÇa.be
Personne de contact:
Benoit GODART, porte-parole institut Vias: 0476/24.67.20
