En revanche, les accidents ont été beaucoup plus graves pendant le confinement
Selon le dernier baromètre de la sécurité routière de l’institut Vias, le nombre de tués sur les routes1 a baissé au cours du premier trimestre de 2020 par rapport à la même période en 2019 : -6%. Le nombre d’accidents a également diminué : -12%. Ces diminutions sont imputables au confinement même si celui-ci n’a impacté que 2 semaines sur 13. En effet, sans confinement, le nombre de tués sur les routes aurait stagné et le nombre d’accidents aurait augmenté de 2%. Autre constat : les accidents qui ont eu lieu pendant le confinement ont été deux fois plus mortels qu’avant cette période. L’institut Vias appelle donc à la prudence au cours des semaines à venir. Le trafic reste moins dense et incite certains conducteurs à appuyer un peu trop sur l’accélérateur, ce qui a évidemment des conséquences néfastes sur la sécurité routière.
Tous les indicateurs en baisse au niveau national
Le nombre de tués a baissé sur nos routes au cours des 3 premiers mois de l’année: -6% par rapport à 2019 (soit 108 tués au lieu de 115).
Le nombre de blessés est également en baisse (de 10.665 à 9148, soit -14%), ainsi que le nombre d'accidents (de 8492 à 7452, soit -12%). Tous les indicateurs sont donc à la baisse.
Evolution contrastée dans les Régions
Le nombre de tués a diminué en Flandre (de 54 à 46 tués) et en Wallonie, mais de manière moins prononcée (de 58 à 55 tués). A Bruxelles, par contre, ce nombre a augmenté (de 3 à 7 tués). Certes, ce sont de très petits chiffres et on ne peut pas tirer de conclusions sur la base d’un seul trimestre, mais l’évolution n’est pas positive pour l’instant.
En ce qui concerne le nombre d’accidents avec tués ou blessés, la tendance est à la baisse pour les 3 Régions: de 2420 à 2112 en Wallonie (-13%), de 5211 à 4521 en Flandre (-13%) et de 861 à 819 à Bruxelles (-5%).
Des accidents 2 fois plus mortels pendant le confinement
Les accidents qui se sont produits pendant le confinement ont été 2 fois plus mortels qu’avant cette période. On a enregistré 26 tués par 1000 accidents pendant la 2e partie du mois de mars, contre 12 pendant les 15 premiers jours. Conséquence : sur l’ensemble du trimestre, les accidents n’avaient plus été aussi graves depuis 2013. La densité du trafic nettement moindre pendant les deux semaines de confinement a apparemment incité certains conducteurs à appuyer un peu trop fort sur l’accélérateur.
Début d’année particulièrement mortel dans la province de Hainaut
Sur l’ensemble de la Belgique, seules deux provinces connaissent une hausse du nombre de tués : Namur (de 8 à 10) et surtout le Hainaut (de 21 à 26). Dans le Hainaut, ce sont surtout les occupants de voiture qui ont payé le plus lourd tribut à la route (de 11 à 16).
Le nombre d’accidents est, lui, en baisse dans toutes les provinces. La diminution la plus importante est enregistrée dans la province de Luxembourg (-19%).
Tendances suivant le type d'usager
Baisse du nombre de tués parmi les piétons et les cyclistes
Le nombre de tués a fortement baissé parmi les piétons (de 24 à 16), les cyclistes (de 12 à 5), ainsi que dans les accidents impliquant une camionnette (de 12 à 6). Il n’a pas évolué pour les automobilistes (54 tués) et est en hausse pour tous les autres types d’usagers, en particulier les conducteurs de cyclomoteurs (de 2 à 6).
Baisse du nombre d’accidents pour toutes les catégories d’usagers
Le nombre d'accidents baisse fortement pour toutes les catégories d’usagers, en particulier pour les motards (-22%), les automobilistes (-18%) et les piétons (-18%).
Inquiétante hausse du nombre de tués sur autoroute
Malgré les deux semaines de confinement du 1er trimestre, le nombre de tués dans des accidents sur autoroute n’a jamais été aussi élevé sur les 10 dernières années : 28 contre 25 en 2019.
Conclusion
Les résultats du baromètre de la sécurité routière pour le 1er trimestre 2020 ont évidemment été impactés par les deux semaines de confinement au cours desquelles les déplacements étaient fortement limités. Sans le confinement, le nombre de tués aurait stagné et le nombre d’accidents aurait augmenté de 2%. Bref, la tendance est moins positive que les chiffres ne le laissent penser.
La tendance la plus préoccupante concerne la gravité des accidents. La densité de trafic est moindre et certains conducteurs en profitent pour prendre plus de risques. Il se peut que le trafic reste plus fluide pendant quelques semaines encore et c’est pourquoi l’institut Vias appelle tous les conducteurs à la plus grande prudence. En effet, la vitesse reste la cause numéro un des accidents et joue un rôle dans un accident mortel sur 3.
L'ensemble du baromètre se trouve sur http://www.vias.be/fr/recherche/barometre-de-la-securite-routiere
Personne de contact:
Benoit GODART, porte-parole Institut Vias: 02/244.15.34 ou 0476/24.67.20